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Ces hommes écrivaient de la littérature osée ET féministe

Le féminisme, ce mouvement social qui a pour objet l’émancipation de la femme et l’extension de ses droits en vue d’égaliser son statut avec celui de l’homme, est aussi né d’une prise de conscience chez la gent masculine. A ce propos l’écrivain Jules Renard notait dans son Journal, en 1904 : « Oui, je crois qu’il est convenable, avant de faire un enfant à une femme, de lui demander si elle veut ».

Plusieurs écrivains ont alors choisi de mettre au premier plan une héroïne féminine comme porte-parole de ce combat pour le respect et la liberté.

Considérer la femme comme un humain, la première étape

Pensons à Marivaux qui, dans Le Mariage de Figaro (1784), dénonce l’odieux droit de cuissage qui permettait aux Nobles de « retrousser les bonnes » comme il en était l’usage. La récente affaire Weinstein montre encore combien le harcèlement sexuel au travail est une bataille contre l’idée qu’on puisse abuser des femmes.

Cette pièce de théâtre, qui nourrira les idées révolutionnaires, fut censurée plusieurs fois avant de pouvoir faire entendre deux domestiques dénoncer cet abus:

“Suzanne : Il y a, mon ami, que, las de courtiser les beautés des environs, monsieur le comte Almaviva veut rentrer au château, mais non pas chez sa femme : c’est sur la tienne, entends-tu ? qu’il a jeté ses vues”.

 

Victor Hugo, dans Les Misérables (1862), dénonce, quant à lui, la détresse humaine qui s’abat sur les femmes et les enfants.

Portrait de Victor Hugo par Léon Bonnat

Afin de réveiller les consciences il dresse le portrait effrayant de Fantine : pour nourrir sa petite fille Cosette dont le père est parti avant la naissance elle se prostitue puis va jusqu’à vendre ses dents et ses cheveux.

Ce livre qui nous fascine encore aujourd’hui a été maintes fois porté à l’écran et a servi de toile de fond à des comédies musicales.

 

Une fois admise l’idée qu’une femme n’est pas un vulgaire objet de consommation, on peut illustrer son désir et sa propension à égaler les hommes dans le domaine du libertinage.

La femme sexuelle, la deuxième grande révolution

Deux figures féminines s’imposent dans la littérature même si leur destin sera funeste.
Tout d’abord, prenons Madame de Merteuil, dans les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos (XVIIIe siècle). Cette aristocrate s’ingénie, avec son comparse Valmont, à imaginer des intrigues amoureuses afin de se divertir et se faire désirer par lui. Pour une fois c’est une femme qui mène les jeux du sexe.

 

En second lieu c’est Gustave Flaubert qui choque ses contemporains avec Madame Bovary. Dans ce roman, l’héroïne, une femme qui s’ennuie dans son couple, décide de prendre des amants. Certaines scènes crues jugées trop réalistes par les censeurs de l’époque ont dues être retirées car l’auteur, encore inconnu, est condamné par le Tribunal de Paris en 1857. Mais le procès fait grand bruit et le succès est immédiat. Tout le monde veut lire le passage interdit où Emma et Léon font l’amour dans un fiacre qui sillonne les rues à la cadence de leurs ébats.

 

Pour finir, celui qui prône l’amour libre, c’est Mérimée. Dans sa nouvelle intitulée Carmen (1845), il campe une belle gitane qui refuse de se laisser encager par un seul amant. Son prénom, qui signifie en latin à la fois « le charme » et « le chant » inspire à la même époque G. Bizet qui compose un opéra dont l’air est célèbre : « L’amour est enfant de bohème, il n’a jamais, jamais, connu de loi… »

Dans le combat pour l’égalité des sexes, on le voit, les femmes trouvent aussi des complices dans la plume des hommes.

 

 

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